Autrice et dramaturge
Née en 1985 à Schiltigheim, Claire Audhuy est une exploratrice du dramatique, dans tous les sens du terme et tout d’abord étymologiquement : sa thèse de doctorat, soutenue en 2013 à l’université de Strasbourg, a été menée en arts du spectacle, et ses activités artistiques se situent à la frontière de tous les modes de création du spectacle vivant.
Sa matière, elle, émerge souvent du dramatique au sens plus courant : petits et grands drames, individuels ou collectifs, se trouvent fréquemment au cœur de ses projets. Spécialiste du théâtre résistant, créé dans les camps de concentration nazis et vichyistes ou encore dans les tranchées de la Première Guerre Mondiale, elle fonde en 2004 avec Baptiste Cogitore l’association Rodéo d’âme. Au sein de ce groupe, elle se consacre spécifiquement au « théâtre de l’extrême », c’est-à-dire des formes de création théâtrale émergeant de contextes inattendus et souvent difficiles.
« Autrice du réel », Claire Audhuy rédige ainsi plusieurs pièces de « théâtre documentaire », issues de ses rencontres avec des mineurs isolés accompagnés par France Terre d’Asile (J’ai rêvé que mon pull était ma maison, 2021), des détenus, des migrants et des jeunes en école de la deuxième chance (Pas de chips au paradis, 2018), ou des familles roms accueillies en espace d’insertion temporaire (Dieu, les caravanes et les voitures, 2018).
Claire Audhuy se consacre également à la poésie – à travers des recueils dédiés notamment à l’attentat du 11 décembre 2018 (L’hiver dure 90 jours, 2020) ou encore à la nature vosgienne (Prendre forêt, 2021) – ainsi qu’à la littérature jeunesse (Un nôtre pays, 2018). Elle mène en outre divers projets d’intervention artistique et d’ateliers auprès de collégiens et lycéens, consacrés notamment à la mémoire de la Shoah, mais aussi plus généralement à l’exil, au souvenir, à la transmission et à la tolérance.
“C’est dur mais c’est beau, c’est vers ça qu’il faut aller. Te mettre au niveau de la violence, ça ne va pas te faire avancer.”
Infos auteur :
Focus J’ai rêvé que mon pull était ma maison (Rodéo d’âme, 2021)
Claire Audhuy a rencontré et recueilli les récits de mineurs isolés de France terre d’asile, tout près de Calais. Cette pièce documentaire est le tissage de leurs témoignages et de leurs rêves. Les jeunes racontent leurs traversées, leurs déchirures, leurs solitudes et leurs rêves de trouver un jour une place dans ce monde, loin des guerres et de la misère.
Le livre mêle photographies de messages traduits en instantané depuis leurs téléphones portables et poèmes écrits par Claire Audhuy, inspirés par leurs récits de vie.
Rencontre avec Claire Audhuy : Théâtre documentaire : une écriture du réel